« Trouver le génie d’un lieu nous permet de créer une architecture pérenne »

Architectes diplômés de l’EPFL, Ivan Lopes et Florine Mercier dirigent le bureau Projet–co. A leur actif notamment, la transformation, avec la participation de la Ville de Lausanne, du Montriond, à Lausanne. Situé à deux pas du parc de Milan et du jardin botanique, dans le quartier sous-gare, cet édicule est devenu une très populaire buvette. Le duo a aussi réalisé des structures d’accueil pour enfants (APEMS). Il travaille actuellement à la rénovation des anciens ateliers de reliure Mayer & Soutter à Renens.

INTERVIEW IVAN LOPES ET FLORINE MERCIER

Ivan Lopes et Florine Mercier, vous prônez une architecture contextuelle, de quoi s’agit-il exactement ?

Ivan Lopes : Nous cherchons à comprendre le contexte, le milieu dans lequel un projet s’enracine. Cela nous permet d’intervenir en résonance avec celui-ci, de l’assimiler et de l’y intégrer de manière cohérente. Nous réalisons un important travail sur les archives, la topographie ou l’architecture pour cerner le genius loci, le génie des lieux. Cela nous donne un thème directeur. L’idée est aussi que les utilisateurs d’un espace puissent se l’approprier.

Auriez-vous un exemple concret ?

Florine Mercier : Nous avons créé un APEMS — une structure d’accueil pour les enfants en milieu scolaire — dans le quartier du Vallon, à Lausanne. Le Flon lui donne son identité, bien qu’on ne le voie pas. Nous l’avons ramené dans ce lieu en recourant des formes taillées dans la masse, comme creusées par des eaux souterraines… Pour que ses occupants, éducateurs et enfants, puissent prendre possession de l’espace, nous avons renoncé à y installer beaucoup de mobilier. A la place, nous avons mis à leur disposition des caisses en bois dont ils peuvent se servir pour ranger des objets ou comme chaises, tables, etc.

Vous tenez compte de l’environnement au sens du milieu où se trouve un bâtiment, mais qu’en est-il de l’aspect durable d’une construction ?

Ivan Lopes : C’est bien entendu toujours un thème aujourd’hui, mais les architectes n’ont pas forcément en main toutes les cartes leur permettant de prendre les bonnes décisions dans ce contexte. C’est toujours le maître d’ouvrage qui décide des coûts…